Ritchie

Ritchie Huxley fabrique des glaces artisanales à Elven. Après un parcours riche, il a choisit de se poser dans le Morbihan pour cultiver un métier dans lequel il a pu marier son expérience d’ingénierie avec son besoin de créativité et d’indépendance.

>Pourriez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Ritchie, c’est un prénom écossais. Mes parents ont habité longtemps dans la région de l’Ile Noire au nord de l’Écosse, à côté d’Inverness. Je ne suis pas né en Écosse, car mes parents étaient descendu en Angleterre pour ma naissance. Mon nom de famille Huxley vient d’un petit bled où il n’y a que des Huxley. Quelqu’un a fait toute la généalogie de la famille et il n’y a pas de lien avec l’écrivain (rires).

Je fabrique des glaces biologiques depuis 2014, à Elven. Et je suis en France depuis 2006.

« Je fabrique des glaces biologiques. »

 

> Comment définiriez-vous la quintessence de ce que vous faites ?

Toutes les expériences que j’ai eu, m’ont amené à développer cette activité là. J’étais ingénieur pour la commission européenne sur des projets de recherche. Ça m’a permis de développer un esprit de chercheur : analyser, déconstruire, une volonté de comprendre les ingrédients, les recettes…

Ensuite, à Strasbourg, j’ai eu une entreprise de Hi-Fi, plutôt dans le luxe et les antiquités. Je gagnais très bien ma vie. Je rencontrais des gens très aisés, dont un gallois qui était un des hommes les plus riches du Royaume-Unis. Je suis allé livrer une platine à 60 000 Euros dans un château, à deux reprises. Le premier était un château qu’il louait, le deuxième un château qu’il avait acheté. C’était une ambiance Louis XIV avec toute sa cour. Dans les jardins il y avait une de ses filles en train de faire un coloriage sur une photo de Hitler (rires). C’était un très grand facho. Comme il était dans l’investissement un jour il m’a dit : « il y a une crise qui arrive, il faut acheter de l’or et de l’argent ». A l’époque je courrais après l’argent, pour acheter une maison, pour avoir des choses de luxe. Et je dépensais le moins possible sur la nourriture. J’ai envoyé 250 000 Euros dans une banque en Australie. Ensuite la crise est arrivée. J’ai eu peur, j’ai tout vendu et j’ai perdu énormément.

Ce fut une bonne claque à l’égo (rires).

« La crise est arrivée. J’ai eu peur, j’ai tout vendu et j’ai perdu énormément.
Ce fut une bonne claque à l’égo. »

A ce moment-là je n’avais rien dit à Aurélie, ma femme.

En même temps est arrivé un problème avec le RSI qui a confondu mon numéro de sécurité social avec quelqu’un d’autre, et j’ai commencé à recevoir des demandes de paiement. Des sommes astronomiques.

J’ai craqué. Aurélie m’avait demandé ce qui se passait et je lui ai tout dit, que j’avais perdu de l’argent. Elle me dit alors qu’elle s’en fichait et qu’on allait trouver un autre chemin. On a commencé à regarder ce qu’on pouvait faire autrement dans notre vie pour que ce soit plus lent.

Là on a eu l’idée de l’agriculture. Je pense que l’idée de transformer en glace est arrivé plus tard. On a donc voyagé pour visiter des fermes urbaines. Nous sommes allés en Asie, à Chicago aux États-Unis voir des fermes très intéressantes.

Ensuite on a déménagé en Bretagne, et on a commencé à suivre des cours de maraîchage biologique. Puis il y a eu beaucoup de temps passé à chercher des terres. Je ne cherchais pas juste à cultiver, j’avais déjà l’idée de transformer. Il y avait quelque chose en nous qui avait envie d’ajouter de la créativité.

« On a commencé à regarder ce qu’on pouvait faire autrement dans notre vie pour que ce soit plus lent. »

 

Quand les gens viennent, goûtent les glaces et trouvent ça très bon, c’est une superbe récompense. Et le fait que l’activité marche et se développe est enthousiasmant.

Parfois on a la sensation d’être pris dans un tourbillon, car il y a aussi à gérer la communication, les relations clients, il faut tout faire.

C’est intéressant la façon dont j’ai découvert le verger.

A l’époque j’étais membre du club Courir Saint Avé, un club de footing. Un jour nous sommes allés faire le marathon du Médoc, près de Bordeaux. Pendant le voyage j’ai rencontré Anne Gallo qui était alors présidente du syndicat d’eau de Saint Avé, et qui est maintenant maire de Saint Avé. Je lui ai dit qu’on cherchait des terres pour installer un verger. Et par hasard le syndicat d’eau venait de récupérer 500 hectares pour la création d’une zone de captage d’eau. Le verger en faisait parti. Il était à l’abandon, il y avait des ronces partout. D’où le nom « le Verger Perdu ». Ça nous a pris six mois, pour tout remettre en état.

Tout a commencé comme ça, une rencontre par hasard.

Et puis il y a aussi l’histoire de la machine à glace. J’avais décidé de faire des glaces en me disant que ça pouvait être très intéressant. Mon grand-père a géré un café pendant 50 ans. Donc j’étais déjà imprégné du monde de la cuisine. Ma mère aussi aime bien cuisiner. J’ai découvert cette machine à glace à Londres dans une pâtisserie qui était en faillite, et je l’ai acheté pour un bon prix. C’était comme si elle m’attendait. C’est une machine italienne, une très bonne machine.

> Avez-vous des projets dans votre activité professionnelle ?

Je suis en train de faire un plan de développement. Et j’ai commencé un travail avec plusieurs personnes, dont une coach, pour m’aider à avancer.

L’activité se développe bien, mais il faut maintenir de la cohérence.

On a déjà lancé un stand à Carnac. On m’a demandé de lancer une autre boutique, j’ai des propositions de personnes qui veulent investir dans l’entreprise, mais pour l’instant je refuse.

« Tout est tellement volatile et changeant qu’il faut rester léger pour s’adapter plus vite. »

 

On me demande si j’ai un plan pour cinq ans, mais c’est comme faire naviguer un voilier maintenant. Tout est tellement volatile et changeant qu’il faut garder un bateau facile à manœuvrer, avec une bonne équipe. Il faut rester léger pour s’adapter plus vite.

Au lieu d’embaucher plusieurs personnes en CDI, l’idée serait plutôt de travailler en collaboration. Hier j’ai discuté avec quelqu’un de la région Bretagne, qui m’appelait parce qu’on avait demandé une subvention pour acheter une nouvelle machine. Un des critères pour obtenir la subvention est la création d’emplois en CDI. En fait je vais embaucher quelqu’un, deux jours par semaine. Et je vais aussi embaucher un commercial, pour démarcher un ou deux jours par mois par exemple, ou un jour par semaine.

La création de l’emploi pourrait être finalement équivalente à un CDI temps plein mais avec plusieurs personnes à temps partiel qui apportent de nombreuses compétences différentes.

 

> Auriez-vous une anecdote intéressante, vécue dans votre activité, à nous raconter ?

J’ai plein d’histoires.

Cette année, j’ai rencontré Sandrine qui se lance dans la pâtisserie. Elle est sur le même chemin de création. Peut-être qu’elle est plus au début que moi qui suis plus avancé. Mais j’ai décidé d’aider Sandrine à se développer. Elle amène une fraîcheur et des qualités humaines que j’apprécie.

Il y a aussi Judith une ancienne cliente qui gère maintenant la Maison des Mégalithes à Carnac. Un ami travaillait là-bas, et m’a envoyé le tuyau qu’il y avait un projet d’installer un glacier à la Maison des Mégalithes.

« Ce sont les rencontres qui font que ça foisonne. »

 

Il y a plein d’histoires. Ce sont les rencontres qui font que ça foisonne.

On a fabriqué du cidre aussi. Une année j’avais un stand aux halles des Lices à Vannes. Le cidre avait trop monté en pression dans les bouteilles et des bouteilles ont explosé. Il y avait du cidre qui coulait partout sur les gens (rires).

 

> Comment en êtes-vous arrivé là ? Quel a été votre parcours ?

C’est comme si l’univers m’avait mis sur mon chemin.

A 26 ans je roulais en Porsche décapotable, j’étais complètement dans un autre état d’esprit. Et c’est comme si l’univers avait décidé de me changer de voie. Je me suis déconstruit pour me reconstruire autrement.

« A 26 ans je roulais en Porsche décapotable, j’étais complètement dans un autre état d’esprit. »

 

Maintenant l’argent que j’ai pu avoir avant revient un peu, mais je n’ai pas envie de le dépenser de la même façon. Je cherche plus à investir dans le bien-être et dans ma stabilité plutôt que dans des choses de luxe, même si c’est bien d’avoir du confort.

Aller dans le monde agricole, ça te remet les pieds sur terre. Quand tu es face à une météo qui change, tu te rends compte que tu n’as pas de contrôle sur le temps. Et puis tu endures la fatigue, les difficultés dans la création d’entreprise… Ça te ramène les pieds sur terre d’une façon brutale. Toute cette période a duré 4 ou 5 ans, et a créé en moi une sacrée résilience.

 

> Quels obstacles avez-vous dû surmonter pour arriver là aujourd’hui ?

Le fait de devoir tout recommencer à zéro.

Au départ, on cherchait à acheter des terres avec une maison. Mais c’était impossible à trouver à un prix accessible. Donc on a acheté ici.

Quand on a la trentaine on est à 200 %, on ne réfléchit pas trop, on fonce sur les projets. Mais finalement la pression du lancement du projet agricole, plus la rénovation de la maison, toutes ces choses qui se mélangent à la vie privée, ça a fait craqué notre couple. On était ensemble depuis 15 ans. Tout le monde pensait que notre couple était stable, mais ça s’est fait.

« Il y avait tout à créer en fait. Il y avait beaucoup d’obstacles. »

 

J’ai repris la rénovation de la maison entre 2016 et 2018. Et en même temps j’essayais de monter l’entreprise, de créer du chiffre d’affaire. Il n’y avait pas autant de Biocoop, de réseaux de magasins de producteurs. Il y avait tout à créer en fait. Il y avait donc beaucoup d’obstacles.

 

 

> Avez-vous une clé, une recette personnelle, pour surmonter les difficultés ?

Une bonne dose de méditation. Quand on se repose on a parfois de bonnes idées car on devient plus objectif. J’ai un côté assez cartésien mais aussi une facette un peu artistique.

Il faut donc prendre le temps de réfléchir, pour prendre des décisions. Et cela me prend déjà beaucoup de temps.

Et puis il faut aussi être bien entouré, avec des amis bienveillants qui t’aident. Des gens qui sont sur le même chemin que toi.

« J’ai cette conscience forte qu’on ne vit qu’une fois. Ça c’est viscéral. »

 

Parfois dans le réseau des magasins de producteurs, on surmonte des obstacles ensemble, c’est un collectif. Il y a aussi beaucoup de créativité, beaucoup d’idées.

Et puis j’ai cette conscience forte qu’on ne vit qu’une fois. Ça c’est viscéral.

J’ai pris conscience de ça très jeune. J’avais peut-être 3 ou 4 ans, j’étais derrière notre maison et il y avait une araignée avec de grosses pattes. Et j’ai commencé à lui arracher les pattes. Je ne savais pas ce que j’étais en train de faire. Ma mère est arrivée et m’a crié : « qu’est-ce que tu as fait, tu as tué l’araignée ? ». Et à ce moment-là, j’ai compris subitement ce qu’était la vie et la mort. J’ai pleuré non stop pendant je ne sais combien de temps. C’est comme si j’avais pris conscience que la vie était précieuse.

Encore aujourd’hui je n’arrive pas à tuer une mouche. C’est un peu par amour de la nature et aussi parce qu’il y a cette idée de karma, d’équilibre. C’est quelque chose de très ancré chez moi depuis très jeune.

 

> Parlez-moi d’une expérience qui vous a marqué dans votre vie

J’ai vu mes parents travailler beaucoup. On venait d’un milieu très défavorisé et on vivait avec mes grands parents dans une maison HLM.

Mes parents sont toujours ensembles depuis presque 50 ans. J’ai vécu dans une famille très proche, très soudée. J’ai vu mes parents travailler très dur pour réussir. Eux ont commencé de zéro et ils ont réussi à augmenter notre niveau de vie, à nous tous. Je trouve ça admirable.

« J’ai vu mes parents travailler très dur pour réussir. »

 

Un autre événement marquant fut de perdre cette richesse virtuelle. Il y eu comme un éclair dans mon cerveau. Ce n’était plus le compte bancaire qui déterminait si je me sentais bien ou pas.

> Les deux grandes étapes d’éveil sont donc l’araignée et la crise financière ?

Oui, voilà.

C’est intéressant de parler, parce que ça fait longtemps que je n’ai pas pensé à cette araignée.

 

> Parlez-moi de ce qui vous motive, de ce qui vous passionne dans la vie

C’est la possibilité d’exprimer ma créativité. Et puis d’être libre et l’indépendant.

Autrement ce qui me motive aussi côté vie privée, c’est de pouvoir récréer un noyau dur familial. Depuis la séparation il y a 4 ans, ma motivation était de me remettre sur les rails et de retrouver un peu de stabilité, tant privée que professionnelle.

« J’ai pris le temps de m’enraciner, et maintenant il y a plusieurs branches et des bourgeons qui commencent à s’ouvrir. »

C’est comme si je naviguais vers une destination, mais en zigzag. Je ne fais pas de voile, mais j’aime bien cette image de la navigation.

J’aime bien aussi l’idée d’être planté comme un arbre : j’ai pris le temps de m’enraciner, et maintenant il y a plusieurs branches et des bourgeons qui commencent à s’ouvrir.

 

> La voile c’est savoir utiliser les éléments avec humilité pour arriver quelque part, il faut composer avec les éléments

C’est exactement ça.

Le compagnon d’Anne Julie, ma coach, est coéquipier au trophée Jules Verne. Il a un très haut niveau. Ensemble ils ont cette vision du coaching en lien avec le sport et la voile.

 

> Quelle sont vos occupations favorites en dehors de votre activité ?

Je fais pas mal de danse brésilienne forro. Je me balade dans la nature, en forêt. Et je fais du footing.

En fait depuis 3 ou 4 ans j’étais à fond juste pour retrouver de la stabilité. Et maintenant mon côté artistique revient. J’ai envie de sculpter, de faire de la sculpture sur argile. Je viens d’une ville qui est renommée pour la porcelaine et les poteries, c’est donc un peu ancré. Je vais commencer à travailler sur un tour de poterie avec un ami.

« C’est peut-être ça les glaces : transporter les gens dans ton univers à travers les produits que tu fais. »

 

J’ai ces anciens dessins du Verger Perdu.

C’est peut-être ça les glaces : transporter les gens dans ton univers à travers les produits que tu fais.

 

> Que feriez-vous dans la vie si vous n’aviez aucune contrainte d’argent, ou si vous gagniez au loto par exemple ?

Je partirais voyager en emmenant toute ma famille proche. Voyager à la rencontre d’autres personnes qui créent, des artistes. Je n’ai jamais fait un voyage long de six mois par exemple.

Autrement j’aimerais bien aider les autres jeunes entreprises à trouver leur chemin et à ne pas faire les mêmes erreurs.

Je pense que je continuerais à investir dans l’entreprise car elle est comme mon bébé.

« Le sens c’est améliorer la vie au niveau local, c’est dynamiser le territoire. »

Si je devais faire des projets, ce ne serait pas des projets pour rien. Il faudrait qu’ils aient un but autre que juste amasser du capital, qu’ils aient du sens.

Le sens c’est améliorer la vie au niveau local, c’est dynamiser le territoire. Avec tous les gens que j’ai rencontré, est-ce qu’il n’y aurait pas moyen de créer des structures, des magasins de producteurs…

 

> Quelles sont les qualités que vous préférez chez une personne ?

Il y a plein de qualités. L’ouverture, la compréhension de l’autre. La capacité à se mettre à la place de l’autre, l’empathie. La gentillesse. Être organisé comme Gwen ma salariée. La loyauté et l’intégrité sont très importantes. La générosité aussi. Ce sont parfois des qualités que moi-même j’essaie d’avoir.

« Ce sont parfois des qualités que moi-même j’essaie d’avoir. »

 

Il y a aussi la bienveillance, et de bien savoir communiquer. J’ai appris pas mal de choses il y a quelques années sur la communication bienveillante : ne pas envoyer de messages toxiques, tourner les phrase en exprimant plus nos besoins et nos attentes. On n’est pas vraiment éduqué à ça.

Depuis le confinement j’ai commencé à écouter des podcasts sur le féminisme, sur l’injustice des femmes dans le monde. En Angleterre on est plus avancé, mais en France ça du mal à changer.

 

> Qu’est-ce que vous détestez par-dessus tout chez une personne ?

Je ne vois pas le monde en noir et blanc. Les frontières sont plutôt floues entre les énergies de chacun. Il peut nous arriver de faire des choses mal, mais on peut aussi faire des choses très bien. Et si quelqu’un fait quelque chose que je déteste, ça ne me donne pas envie de détester la personne. Parce que j’ai conscience que la personne peut aussi faire des choses biens.

« Je ne vois pas le monde en noir et blanc. Les frontières sont plutôt floues entre les énergies de chacun. »

J’ai pas mal étudié tout ce qui est zen. Le fait qu’on est tous lié, que tout est relatif.

Je ne suis pas végétarien, peut-être à cause du poids de l’habitude, mais je commence à l’être de plus en plus. Quand il y a violence envers les animaux, envers les humains, ça m’agace, oui.

 

> Avez-vous des modèles, quels sont vos héros dans la vie réelle ?

Il y a déjà mes parents.

« Parvenir à développer ces magasin sans avoir de compétence au départ. C’est l’école de la vie. »

 

Et puis toutes les rencontres que j’ai pu faire. Quand on se réuni entre producteurs, je me sens privilégié d’être là et d’entendre les paroles de chacun, il y a une telle débrouillardise. Parvenir à développer ces magasins sans avoir de compétences au départ. Monter ces structures d’agriculture biologique en famille, face à l’agriculture conventionnelle, il fallait être déterminé. Ça créé une sorte d’intelligence naturelle, de savoir faire que l’on n’a pas appris dans des écoles. C’est l’école de la vie.

 

> Si vous pouviez avoir un don, un pouvoir surnaturel, que choisiriez-vous ?

Ma grand-mère était médium. On a vécu des trucs bizarres.

Une petite anecdote : suite à sa mort nous sommes allés à une réunion de spiritisme dans une église avec un médium. Avec ma sœur et mes cousines, ma tante, ma mère on s’était assis à différents endroits pour ne pas être ensemble. Le médium a dit qu’il voyait quelqu’un dont il a fait la description. Ma cousine a alors dit « oui ça ressemble à mon grand père ». Et le médium nous a dit qu’il avait un message: « oui, j’étais là, j’étais l’oiseau qui s’est posé sur ton doigt au jardin ce jour là ». Et ma cousine a commencé à pleurer parce que c’est un événement remarquable qui s’est passé dans sa vie.

 » Voir la création des étoiles, ce doit être incroyable. »

Il y a des choses qui se passe dans l’univers qu’on ne comprend même pas.

Si j’avais un super pouvoir ce serait la faculté de ressentir tout. Ou peut-être la capacité d’aller n’importe où dans l’univers pour comprendre et voir tout ce qui se passe, comme la création des étoiles, ce doit être incroyable.

Avant j’avais peur de mourir, maintenant je pense qu’il y a autre chose.

Un jour j’étais en balade et une petite fille devant nous a dit « tu sais que les morts sont les vivants et que les vivants sont les morts ».

 

> Quelle est votre définition du bonheur ?

Selon Alfred Hitchcock, le bonheur est comme un horizon sans obstacle. En fait il  ne supportait pas les sentiments négatifs entre les gens parce que ce n’était pas productif.

Pour moi aussi le bonheur c’est avoir un horizon sans obstacle, et la joie de pouvoir créer.

C’est comme l’insouciance de l’enfance. On peut aussi avoir cette même sensation quand on part en vacances. On se sent plein de vie, plein de joie naturelle et de spontanéité.

« Pour moi aussi le bonheur c’est avoir un horizon sans obstacle, et la joie de pouvoir créer. »

Et quand je discute avec ma coach, elle me demande « si ce coaching peut t’amener à quelque chose ce serait quoi ? ». Et bien ce serait ce sentiment d’être comme ça tout le temps. Mais ce n’est pas évident de rester dans le moment présent avec la charge mentale du quotidien.

 

> Quel est pour vous le sens de la vie ?

En fait je ne sais pas s’il y a un sens à la vie. Ça dépend de comment on essaie de comprendre ce qu’est l’univers, de tout ce qui se passe autour de nous.

Pour moi le sens de la vie, ce serait de revenir à des choses très simples : créer la joie,  jouir de l’amour de nos proches, passer un bon moment, rester dans le moment présent.

Avoir ce socle de stabilité qui me permet de créer des choses.

Je ne sais pas si ça touche au développement personnel, mais ça peut paraître un peu égoïste.

« Pour moi le sens de la vie, ce serait de revenir à des choses très simples »

 

> En fait selon le bouddhisme ce n’est pas égoïste de chercher l’éveil, car après on le rayonne et on inspire les autres, on peut mieux les aider

C’est intéressant. C’est une très grande question. On ne sait pas si c’est la vie qui nous amène ou si c’est nous qui amenons la vie.

Mais pour revenir à la métaphore de la voile, on doit trouver le juste chemin. On évolue tout le temps et on essaie de maintenir ce cap en cohérence avec nos valeurs.

 

> Si la réincarnation existe, en quoi aimeriez-vous être réincarné ?

J’aime bien les hirondelles : dynamisme, vitesse, migration. J’adore les hirondelles.

Une baleine aussi pourquoi pas, si tu peux choisir à chaque fois.

Elon Musk pense qu’on est dans une simulation.

 

> Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire ?

« Qu’est-ce que tu bois ? » (rires)

Peut-être que je lui demanderais de pouvoir comprendre tout sur le monde, et me dire alors « ah c’est ça ! » (rires)

« Peut être que nous sommes ça : l’univers qui essaie de se comprendre lui-même. »

 

C’est comme quand on est face à un puzzle, et que quelqu’un te montre la solution. Et tu te rends compte qu’en fait c’était vraiment simple.

Les hindouistes disent qu’on est dans le rêve de Dieu et qu’on ne peut pas mourir, qu’on est une énergie continue qui s’en va et qui revient. Peut être que nous sommes ça : l’univers qui essaie de se comprendre lui-même.

 


Galerie d’images

 

Le site web de Ritchie: https://glaces.bio/


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